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9 février 2009

CD : Cobla et carillon

Par Jean Pujol et Laurent Pie

A l’initiative des Amis du carillon de la cathédrale Saint-Jean-Baptiste de Perpignan et d’El marbre, Centre international de musique populaire de Céret, une tournée qui a vu se rencontrer la cobla, l’orchestre catalan par excellence, et le Carillon Ambulant de Douai Région Pas de Calais a été proposée du 9 au 14 août 2008. Banyuls-sur-Mer, Saint-Cyprien, Les Angles et Perpignan étaient au programme. Elle a permis l’enregistrement d’un CD, témoin de cette rencontre inédite où deux formations diamétralement opposées, La Mil.lenària et le carillon ont fusionné. Roland Besson dirigeait cette première mondiale.

Cobla_i_carilloLe CD sera présenté à la FNAC de Perpignan à l’occasion d’un " showcase " le samedi 11 avril à 15 heures. Il est également disponible par sur le site alapage.com au prix de 15,58 €.

Cobla Mil.lenària-Fidelíssima Vila de Perpinyà
Carillon ambulant de Douai-Région Nord-Pas de Calais

Enregistré à l’Ilôt M du Camp militaire Maréchal Joffre de Rivesaltes le 11 août et lors du concert des Angles du 13 août 2008.
Prise de son / Gravació / Sound engineer : Alexandre Augé, Société DEEPART Productions, contact@deepart.fr
Avec le soutien de / Amb el suport de / With the support of : Ministère de la Défense - Délégation militaire départementale des Pyrénées-Orientales – Région Nord-Pas de Calais – Conseil général des Pyrénées-Orientales – Ville de Douai – Institut Font Nova – Les Amis du carillon de la cathédrale Saint-Jean-Baptiste de Perpignan – El Marbre, Centre international de musique populaire de Céret – Association régionale de promotion de l’art campanaire – Catal’Angles – Institution Saint-Louis-de-Gonzague

Au cœur de l’événement : Metalls i batalls, une création de Laurent Besson qui sonne comme un trait d’union entre les cultures Ch’ti et Catalane.
"Après avoir confronté la cobla aux instruments traditionnels irlandais (Kilfenora), puis au bagad breton (Cercles), Roland Besson, séduit par une nouvelle association des timbres et des cultures, a cherché cette fois à inventer un (mé)tissage aux confins de la musique instrumentale catalane et de l’art campanaire, spécificité d’une Europe plus septentrionale. "Dans Metalls i batalls (métaux - cuivres, timbres - et battants), le carillon et la cobla vont d’abord évoluer en parallèle : une fois installé un bourdon entêtant, une longue phrase exposée par la tenora ouvre "Calitja per matines" ; les deux entités s’observent, se devinent à travers les brumes de l’aurore, avant de trouver, à la faveur d’une éclaircie, un premier terrain d’entente. Un jeu de cache-cache espiègle entre une ritournelle au flabiol (peut-être Esclarmonda de Foix ?) et le premier thème de Gayant - qui sonne le quart au beffroi de Douai - va donner naissance à "Gegants !". Cette petite mélodie, papillonnant entre jota, bourrée et valse, fera se croiser les univers dansants des géants du nord et du sud.Afin de calmer le jeu, c’est alors sur un nouvel ostinato installé par le carillon : "Nin-nan", que les fiscorns vont dérouler une berceuse tendre et lancinante, une "canchon dormoire" sans paroles…"Aixis un vespre…" Ainsi un soir, les deux clochers parlaient… A la fin de son grand poème épique, Jacint Verdaguer fait dialoguer Sant Miquel de Cuixà et Sant Martí del Canigó… C’est donc sur quelques réminiscences de la sardane de Pau Casals que la fusion va s’accomplir, les cloches s’intégrant sans plus aucune ambiguïté à la cobla, dans la forme la plus emblématique de son répertoire."
Roland Besson


LES ARTISTES

Cobla Mil.lenària-Fidelissima Vila de Perpinyà
Toujours dans la bonne humeur, à l’occasion de fêtes locales mais aussi de concerts, La Mil.lenària anime des deux côtés des Pyrénées les villes et les villages. Cobla officielle du Prix de composition sardaniste Céret-Banyoles, elle est choisie régulièrement pour représenter la culture catalane, lors de manifestations organisées par des catalans expatriés mais également dans des festivals nationaux et internationaux. Successivement, La Mil.lenària s’est associée au trompettiste Michel Marre, à un bagad breton et au clarinettiste Michel Portal. En ayant participé à la tournée Cobla i carilló, elle démontre une fois de plus sa capacité à s’ouvrir à d’autres univers musicaux.
Director musical : Jesús Ventura Sanchez
Trompettes : Maurice Benterfa, Patrick Flabiol
Tamborí : Frédéric Guisset
Trombó : Alain Barrionuevo
Tibles : David Gonzales, Laurent Matillo (Sébastien Barbé)
Fiscorns : Christopher Nery, René Picamal
Tenores : Galdric Vicens, Vincent Vidalou
Contrabaix : Claude Roger

Roland Besson
Né en 1962 en région parisienne, Roland Besson arrive en Roussillon à l’âge de 13 ans et tombe très vite amoureux de la sardane et des sonorités de la cobla. Il commence alors des études au Conservatoire de Perpignan, qui le mèneront au Prix de trompette puis au Diplôme d’Etat de professeur de musique. Il partage depuis une quinzaine d’années son temps entre ses activités pédagogiques - intervention en milieu scolaire, direction de l’Ecole de musique de Saint-Cyprien et de l’antenne musicale de Saint-Estève - et l’écriture. Toujours passionné par les musiques et danses traditionnelles, il a par le passé déjà associé la cobla aux instruments traditionnels irlandais (Kilfenora), puis au bagad breton (Cercles).

René Picamal
René Picamal, né en 1961 à Arles-sur-Tech, a étudié successivement la guitare électrique, le trombone et le fiscorn. La pratique de ce dernier instrument l’a incité à composer pour la cobla, la plus belle illustration sonore de l’âme des catalans. Depuis une dizaine d’années, en autodidacte, René Piacamal, a écrit une trentaine de sardanes et arrangé pour cobla de nombreuses pièces. Ses œuvres sont régulièrement jouées par les formations les plus prestigieuses de Catalogne et des Pyrénées-Orientales. En 2007, sa sardane 50 anys de passió a été finaliste du concours organisé par la Fédération sardaniste de Catalogne. Quant à Ciutat reial, dans le cadre de Perpignan 2008, capitale de la culture catalane, elle a été primée par l’Institut Font Nova.

Gilles Lerouge
Gilles Lerouge, né en 1959, qui a commencé le carillon dès l’âge de 10 ans, est titulaire du diplôme de maître-carillonneur de l’Ecole française de carillon de Douai. Parallèlement, au Conservatoire national de Valenciennes, il a obtenu des premiers prix en formation musicale et piano. Actuellement, à Saint-Amand-les-Eaux, Gilles Lerouge est co-titulaire du beffroi municipal, chef de l’Orchestre symphonique et directeur de l’Ecole municipale de musique. A Caudry, il est chef du Chœur municipal. Au carillon, Gilles Lerouge s’est attaché à renouveler le répertoire dans les domaines de la variété, de la musique actuelle et du jazz. Fluidité du jeu, légèreté des basses pour laisser davantage la place à la mélodie, sont ses caractéristiques.

LES OEUVRES

Sant Martí del CanigóSardane de Pau Casals (1876-1973), arrangement Roland Besson
Cette sardane, qui s’apparente à un petit poème symphonique, est l’œuvre d’un des instrumentistes les plus emblématiques de l’histoire du violoncelle. Bien plus qu’une belle description de l’abbaye bénédictine de Saint-Martin-du-Canigou, cette pièce instrumentale met en exergue les valeurs de Pau Casals pour la musique, la paix et l’amour de son pays : la Catalogne.

La lluna dorm el dia
Valse lente de René Picamal (né en 1961), arrangement René Picamal
" Papa, est-ce que la lune dort le jour ? " Lorsque Lara pose cette question à ses parents, elle découvre le monde qui l’entoure et a d’innombrables questions. A la réponse scientifique sur les phases lunaires, René Picamal préfère composer cette délicieuse valse à sa fille. A trois temps, voilà le satellite naturel de notre Terre pris dans un tournoiement majestueux et plein de poésie.

L’Italiana in Algeri
Ouverture de l’opéra-comique de Gioacchino Rossini (1792-1868) arrangement Frédéric Guisset
Dans cet opéra sans temps morts, Gioacchino Rossini, à peine âgé de 21 ans, sait ciseler une musique qui renouvelle le genre de la turquerie, en en soignant particulièrement le comique et la satire. Isabella saura-t-elle délivrer son amant Lindoro, esclave du Bey d’Alger ? L’ouverture est un joyau pétulant et brillant qui annonce une partition enlevée, joyeuse folie opératique.

Ciutat reial
Sardane de René Picamal (né en 1961), arrangement René Picamal
Dans le cadre de Perpignan 2008, capitale de la culture catalane, l’Institut Font Nova a organisé un prix de composition sardaniste. En écrivant Ciutat reial, René Picamal, lauréat de ce prix, rend hommage à Jaume 1er qui, par son testament, signa l’acte de naissance du royaume de Majorque, qui fit de Perpignan sa capitale, et dont le Palais en est un majestueux témoin.

Adagio du Concerto d’Aranjuez
Joaquín Rodrigo (1901-1999), arrangement Gilles Lerouge
Joaquín Rodrigo a écrit cinq concertos pour guitare. Aranjuez est le premier et le plus célèbre. Au-delà d’un hommage à la ville royale proche de Madrid, le jeune valencien installé à Paris essaye de suivre les traces d’Albéniz, Falla et Turina. Toutefois, comme dans beaucoup de ses partitions, il s’inspire de musiques plus anciennes, ici Domenico Scarlatti et Antonio Soler.

Puigsoliu
Poème symphonique pour cobla de Joaquim Serra (1907-1957)
En raison de sa parfaite connaissance des instruments de la cobla, de son inspiration et de sa créativité, Joaquim Serra occupe une place privilégiée parmi les compositeurs de sardanes. Puigsoliu, œuvre ultime d’un homme atteint de la tuberculose, est dans l’au-delà un lieu imaginaire propice à l’écriture musicale. La cobla Mil.lenària est sous la direction de Frédéric Guisset.

Paquito el Chocolatero (ou Paquito Chocolatero)
Paso doble de Gustavo Pascual Falcó (1909-1946), arrangement Jordi Molina et Roland Besson
Un paso doble se danse en se souvenant que le danseur y joue le rôle du torero et la femme, celui de sa cape. Initialement, cette œuvre était destinée à accompagner la Fête des maures et chrétiens, qui célèbre la Reconquête. De nos jours, les bandas du sud de la France la jouent lors des férias. Les gens s’assoient par terre en imitant les rameurs d’aviron. Autre temps, autres mœurs…

Metalls i batalls (création)
Calitja per matines - Gegants ! - Nin-nan - Aixis un vespre...
Roland Besson (né en 1962)
Pour cette tournée, il a été décidé de commander une œuvre au compositeur Roland Besson qui avait déjà confronté la cobla à différents instruments traditionnels. Pour la première fois, jusqu’à la fusion complète des deux entités, les quatre mouvements de Metalls i batalls permettent aux auditeurs d’entendre des combinaisons musicales inédites et jusqu’alors insoupçonnées. (voir début de cet article).

L’Estaca
Lluís Llach (né en 1948), arrangement de René Picamal
Composée en 1968 pendant la dictature du Général Franco, cette chanson est un appel à l’unité d’action pour se libérer du joug franquiste en Catalogne et pour atteindre la liberté. Adaptée en de nombreuses langues, elle sera choisie dans sa version polonaise par le syndicat Solidarność. En Catalogne nord, elle est l’hymne officieux de l’équipe de rugby à XV de Perpignan.

Volée du Carillon ambulant Ville de Douai-Région Nord-Pas de Calais
Raymond Fort et Richard Wleklinski, Association Régionale de Promotion de l’Art Campanaire
Les trois cloches de volée ont été reines pour magnifier les concerts de cette tournée. Dans la nuit, plus de 1 320 kg d’airain s’ébranlaient allègrement pour le plaisir des yeux et des oreilles. En écho à la sardane de Pau Casals, cette sonnerie impulsée régulièrement par les hommes devenait la voix de toute une communauté dont tout un chacun reconnaît le langage.

Roland Besson

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